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Mise à jour : le 28/11/2023

LES IDÉES DES SANS-VOIX SUR LE FRONT DU CLIMAT

LIBÉRATION 18-19 AVRIL 2015

Dans la lutte contre le changement climatique, leurs terres sont en première ligne. Quatre activistes racontent leurs combats, sans attendre les négociations internationales, où ils sont souvent oubliés.

Hindou Oumarou Ibrahim, Tchadienne

Hindou Oumarou Ibrahim, 30 Ans, Tchadienne

300 000 âmes qui vivent de la transhumance et «ont une culture dépendante de l’environnement».
Depuis le début des années 2000, les conflits entre éleveurs et cultivateurs se multiplient pour l’accès aux ressources, à l’eau, aux terres, y compris pour de simples passages de nomades. «Il y a régulièrement des morts parce que des bovins ont brouté du maïs ou du mil.» Or, l’élevage mobile, qui contribue à près de 15% au PIB, est un élément clé de la sécurité alimentaire.
Les périodes de sécheresse s’allongent. «Et les pluies s’abattent parfois avec une violence rare.» En 2010, 150 000 personnes ont été affectées, et le cycle se reproduit. «Pour autant, l’eau manque. Les fleuves Chari et Logone se tarissent. On peut les traverser à pied.» Victime d’un climat qui s’emballe et de sa surexploitation, le lac Tchad se meurt. La troisième réserve d’eau douce au monde est passée en cinquante ans de 25 000 à 2 500 km2 environ en 2010 : «30 millions de personnes vivent autour, dont les nomades mais aussi des sédentaires ; les périmètres de pêche se réduisent.»
Les négociations climatiques, «cette machine froide sans visage», connaissent «ce que vivent les plus démunis sur les terrains, et comprennent l’urgence d’agir pour les droits humains de base.»

Maman Zakara, Malien

Maman Zakara, 35 Ans, Malien

«Il y a des solutions pour lutter contre le changement climatique, et pour nous, cela passe par notre première ressource : le soleil.»
"l’accès à l’énergie permet de lutter contre la pauvreté, la déforestation, et le réchauffement» à l’instar de l’Afrique de l’Ouest, moins de 20 % des Maliens ont accès à l’électricité.

 Zenabou Segda, Burkinabée

Zenabou Segda, 44 Ans, Burkinabée

«ON A MONTÉ DES CHAMPS-ÉCOLES POUR LES FEMMES»
«Les impacts des changements climatiques représentent une menace majeure pour les personnes vivant déjà dans la pauvreté… dont 70% sont des femmes.»
Les femmes ? Le lien le plus enraciné avec la terre, souffle-t-elle. Elles qui labourent les champs, cherchent l’eau, trouvent du bois.

Moutari Abdoul Madjid, Nigérien:

Moutari Abdoul Madjid, 35 Ans, Nigérien:

«ON NE VEUT PAS REPRODUIRE LES ERREURS DES PAYS RICHES»
«Le Niger, c’est le pays du Sahel par excellence ; les deux tiers sont désertiques et la pluviométrie ne dépasse pas les 400 millimètres. Mais désormais, on peut avoir en trois jours 500 millimètres de pluie et des sécheresses encore plus dures.» Des bouleversements qui ravagent les cultures, entraînent des crises alimentaires, voire des famines, et poussent des familles à se déplacer, vers le Nigeria ou la Libye, «quitter la misère pour encore plus de misère». Au péril de leur vie : «52 migrants de la commune de Matamey ont péri entre le Niger et la Libye.»
Quand Moutari Abdoul Madjid est né, dans son village il y avait «46 mares, dont 30 permanentes. Moins de 15 le sont désormais. Il n’y a même plus de crocodiles.» Des plantes ont disparu, d’autres arrivent, que les paysans ne connaissent pas. «Mais on peut réagir, on peut agir», raconte celui qui, avec son ONG, Développement pour un mieux-être (DEMI-E), veut lier la bataille climatique à l’eau, l’assainissement, la bonne gouvernance et la sensibilisation. Un proverbe haoussa («Lève-toi que je puisse t’aider») réfute toute abdication.
L’explosion démographique du Niger, record mondial de la natalité avec 7,57 enfants par femmes, est-elle un handicap supplémentaire ? «Oui, la pression est réelle, admet-il. Mais notre pays fait 1 267 000 km2, deux fois et demi la France. Et n’a que 18 millions d’habitants. Si on invente un mode de développement sobre en carbone, et qu’on arrête de rêver autour de l’uranium ou du pétrole, les générations futures ont une réelle chance.» Il marque une pause, puis ajoute : «On ne veut pas reproduire les erreurs des pays riches qui, par leurs émissions, détruisent la planète. On veut au contraire la réparer.»

28/11/2023
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